Day 25 PCT : journée « 30 miles » - km 702
- vincentsouverain51
- 17 mai 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 janv. 2023
15 mai 2022 - 30 mi / 47 km - D+ 1350m / D- 1700m - Total : 448 miles / 718 km
Encore une journée marquée par l’imprévu.
Pour la première fois depuis une dizaine de jours, notre groupe de 5 est un peu éclaté.
Même si la journée nous marchons chacun seul, nous avons pris l’habitude de nous retrouver aux points d’eau ou au campement le soir au bout de nos 20 miles en moyenne.
Hier, certains ont eu des jambes de feu et ont poussé jusqu’à 29 miles.
J’ai décidé de m’arrêter au camp de Sulfur, bien atteint par ma journée, sans doute la plus fatigante jusque là.
J’y ai retrouvé Mad Ermit, Chris et Adam.
Ranger a décidé de partir 3 jours en ville se reposer à cause d’une cheville douloureuse.
Nous nous serrons la main avec l’espoir de nous revoir.
Pour la première depuis le début, je ressens un petit coup de moins bien en début de cette 25eme journée, un mélange de fatigue et de retour de chaleur.
Je commence à m’habituer à cette chaleur cependant.
Pour autant, il ne faut jamais perdre de vue les points d’eau car aujourd’hui encore ils sont éloignés.
En fin de matinée, je suis surpris de retrouver Mac et Corey qui se sont arrêtés pour nous attendre à un pont d eau justement qui venait après une quinzaine de miles secs.
Le groupe de 5 se reforme et cela donne un sacré coup positif au moral. Nous évoquons le fait de faire 30 miles (=48 km) aujourd’hui.
Le profil topographique du jour relativement plat s’y prête. Je dis « relativement » car il y a tout de même plus de 1000m de D+. Quelques nuages arrivent également, qui adoucissent un peu l’atmosphère.
Nous repartons en nous disant que nous verrons bien après avoir manger à 11h.
J’ai remarqué deux choses par rapport aux habitudes alimentaires américaines. Les gens mangent tôt, un peu avant midi et la pause est courtes.
Et pour cause, en repartant, je sens tout de me suite que je suis en mode « Digestion ». Je suis reparti trop vite et je dépense deux fois plus d’énergie.
La digestion en marchant entraîne également un effet de déshydratation.
Je bois énormément en ayant l’impression de ne pas apaiser ma soif. Je déteste ce sentiment et essaye de le passé en suçant quelques bonbons.
En haut de la montée, je décide de m’arrêter de nouveau à l’ombre d’un buisson. Tant pis pour les 30 miles. Le groupe doit être loin maintenant.
Je repars et au bout de 3h, je retrouve finalement tout le monde en train de se reposer. J’en profite pour faire une petite sieste.
Le groupe se demande comment ce French guy fait pour s’endormir aussi rapidement et n’importe où.
Nous sommes au 38eme km de la journée, il est 15h.
Une dernière montée de 500m de D+ et ensuite que de la descente jusqu’à un campement de rangers.
Nous nous motivons pour les 30 miles et, chose que je fais rarement, je me cale dans les pas de Corey, bon grimpeur, pour arriver à franchir cette dernière montée.
D’un coup, j’ai retrouvé la forme et ne le quitte plus.
Même si ma démarche est personnelle et que je marche seul pour l’essentiel, pour la 1ere fois je ressens l’effet positif du groupe, et cette saine émulation.
On a parfois besoin de cet aspect mental pour compenser le physique.
Je n’ai d’un seul coup plus de fatigue et je file jusqu’au 30 miles.
Je suis récompensé de cet effort par une vue superbe sur des canyons.
Nous nous congratulons à l’arrivée et sommes heureux de cet accomplissement. C’est pour beaucoup d’entre nous la plus longue distance faite sur une journée de hiking.
Le sol poussiéreux a laissé des traces sur nos corps mais nous sommes très heureux!
Cette journée a définitivement renforcé notre groupe et nous commençons à nous lâcher autour d’un repas sur une table de pique-nique avec la vue sur quelques cerfs qui passent en contre-bas près de nos tentes.
L’anecdote du jour : un élagueur rencontré en contre sens du sentier me prévient qu’un ours a tiré le sac d’un hiker alors qu´il déjeunait : « Bear problem ».
Mais ce n’est pas avant Agua Dulce. J´ai encore du temps.
Un vrai Blackfoot sur le chemin de la guerre... quoique... seuls les pieds restent à peu près propres, mais on ne peut pas en dire autant de tout ce qui est exposé 😆
Je pense que tu vas t'assoir sur les 100$ car des ours tu en croiseras sûrement, c'est tjs un moment magique j'ai hâte que tu nous racontes ton expérience 🤗
Ce rythme que tu tiens force l admiration qu il soit sportif comme littéraire… Paul Morand disait Ailleurs est plus beau que demain et toi tu nous offre un demain ailleurs… quel bonheur!
Déjà 25 jours... mais on ne se lasse pas une seconde de tes récits. Prends soin de toi mon poulet!
bonne route vers les ours ! 😂