Day 22 PCT : Wrightwood - km 595
- vincentsouverain51
- 14 mai 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 janv. 2023
12 mai 2022 - 21 mi / 35 km - D+ 800m / D- 20m - Total : 379 miles / 610 km
Je pars pour une journée très importante en dénivelé , plus de 2000 m, mais comme d’habitude, on ne le ressent pas trop.
Ce sont des lacets ou plutôt de longs zigzags qui peuvent vous faire faire des courbes à 180 degrés. Ici, ils appellent ça les « switch-backs ».
Si bien que les montées ne sont pas très dures. Par contre, il faut être assez vigilant et toujours avoir l’œil sur le sentier car le ravin est omniprésent.
Ça fait penser un peu à des névés mais sans la neige. Le terrain est souvent glissant et le pied a besoin d’être assuré. L’erreur ou l’inattention n’est pas permise. Je ne quitte pas de vue le Baden Powell qui sera le point culminant à grimper demain.
J’avance tellement bien qu’en retrouvant mes compagnons à la pause de 10h, nous décidons d’aller d une traite à Wrightwood qui était normalement prévu le lendemain. Nous avons pris une chambre double dans un cottage que nous allons partager.
Un sixième larron fait la route avec nous depuis quelques jours : Ranger. Pourquoi Ranger ? Parce qu’avec sa chemise et sa casquette, on dirait un ranger de parc national. Encore un gars bien ! Il vient du Vermont. Il est un peu bavard, mais je me marre bien aussi avec lui. Nous avons sensiblement le même âge. C’est d’ailleurs son anniversaire aujourd’hui, ce qui précipite aussi notre avancée vers Wrightwood !
On va essayer de fêter ça dans un bar.
Ranger parle pas mal de sa femme, de ses enfants, et de son enfance dans le Vermont.
C’est drôle car comme je le disais dans un post précédent, en réalité, il y a une sorte de code, tacite encore une fois, entre hikers qui fait que chacun laisse sa vie perso de côté le temps du PCT. Nous ne savons pas si les uns et les autres sont mariés, à peine ce que nous faisons comme métier, pas de question sur l’âge. Pas de passé, ni de futur, nous avons tous le même âge et nous vivons tous l’instant présent.
C’est pour ça que nos échanges sont focalisés sur notre aventure, les petites préoccupations de la journée, les raisons éventuellement d’être là et les réflexions que cela nous inspire.
Ranger est un peu l’exception et c’est pour cela que je dis qu’il est bavard, alors qu’en réalité, il ne l’est pas du tout !
Une fois les 2000m absorbés, la descente jusqu’à la route qui nous emmènera à Wrightwood se fait dans la bonne humeur et le pas léger.
Je devine que Wrightwood est une petite station de ski également et il y a des remontées mécaniques.
L’arrivée dans une ville depuis le début procure chez moi toujours deux effets : d’une part, je suis toujours assez content a l’idée d’une douche, d’une lessive, d’un lit et d’autre part, j’arrive toujours dans un état d’épuisement total, comme si je ne pouvais plus faire un pas alors que la minute d’avant, je marchais le pas assuré, en pleine forme.
Pour l’instant, la ville arrive environ après une semaine. Et c’est surtout le réapprovisionnement qui motive cet arrêt, sinon, je préférais rester sur le sentier. Je n’ai pas envie d’instaurer cette routine d’une ville et du confort retrouvés si rapidement. Ce n’est pas mon but, et tant pis, si ça sent un peu trop la bête. Ce n’est pas ce que je veux pour mon aventure. Il va donc falloir que je réfléchisse à cela.
En arrivant sur la highway 2, je ne peux encore une fois que constater la générosité des gens.
Pas besoin de faire du stop, un chauffeur nous attend sans qu’on l’ait demandé pour nous emmener à wrightwood. Il s’appelle Brian, et inutile d’essayer de lui donner un petit quelque chose pour l’essence. Il fait plusieurs aller-retours dans la journée pour amener des PCT hikers en ville, comme si c’était son boulot, mais ça s’appelle juste de l’aide! Tout ce qu’il nous demande en retour, c’est nous aussi d’aider quelqu’un. Incroyable et inspirant !
Si le monde marchait un peu comme ça, on se faciliterait bien la vie !
Je comprends que ces arrêts en ville puissent sembler "excessifs". Ces périples semblent fait pour l évasion, pouvoir se couper du monde, se recentrer sur soit. Mais ces "pauses" te sont profitables. Et ta progression doit passer par là. Prend les jours comme ils viennent, profite de ces moments, il sera bien temps demain de réfléchir à l avenir!!
C’est top Vince ! Quelle belle aventure 😀 Je te donnerai bien des nouvelles de France, plus particulièrement de Bordeaux…. Mais tu es loin de tout ça … tu verras bien à ton retour 😁 Bises de Normandie
Je suis déçu, je m'attendais à te voir manger chez Burger King aujourd'hui. 🤣 Non, je déconne, ravi de lire que tout se déroule toujours aussi bien pour toi ! Profite de chaque instant ma loute !
Superbes photos encore et cette incroyable impression de te voir évoluer dans des décors de film