Day 23 PCT : Mont Baden Powell 2900m - km 618

13 mai 2022 - 15 mi / 23 km - D+ 1200m / D- 1150m - Total : 394 miles / 633 km

Une journée montagnarde comme je les aime : 1000m de D+ en lacets avec un final bien raide dans des névés.

Cette montée me fait penser un peu à la montée du Mont Ventoux.

Cependant, le poids du sac après le ravitaillement à Wrightwood rend le démarrage difficile. Je suis le pas de Chris qui monte tout en équilibre, en cadence et en régularité.

Nous sommes rapartis à 11h de Wrightwood avec le même Brian qui nous avait généreusement offert le trajet la veille et après un petit déjeuner copieux au « Evergreen cafe », un de ses établissements qu’on a vu 10000 fois au cinéma, où vous êtes assis au bar en face de la serveuse avec le café resservi dès la tasse vide. Celui-ci a une déco un peu rococo mais j’adore, un mécanisme fait lever des chouettes dès que la porte s’ouvre.

Je prends un plat œufs « Bénédicte » avec bacon et pommes de terre sautées. Comme d’habitude, je commande un « side dish », sorte de supplément que j’imagine à chaque fois être une petite assiette. Mais comme à chaque fois, je me fais avoir et c’est carrément un deuxième plat qu’on m’apporte. En l’occurrence ici un pancake au sirop d’érable.

Autant dire que le petit déjeuner fera office de déjeuner !

Nous quittons le Canyon creek Inn et sommes donc ramenés sur le PCT par Brian.

Le sommet du Baden Powell, atteint en 2h30 environ, offre une vue à 360 degrés spectaculaire. D’autant plus spectaculaire que nous sommes sur crête qui donne une impression de gouffre.

Comme à chaque sommet atteint, il y’a un enthousiasme partagé entre hiker.

Je suis avec Corey, Chris et un autre hiker du nom de « Mad Ermit », un vieux de la vielle qui sous ses aspects un peu sauvage (d’où le nom) est une crème et plein de bonnes anecdotes!

A flanc du sommet se tient un pin dont on se demande comment il fait pour tenir. Son épaisseur, ses ramifications biscornues donnent l’impression qu’il est le plus vieille arbre du monde.

La redescente se fait sans jamais quitter ce paysage infini de montagnes en superposition , et derrière, toutes celles qu’on ne voit pas !

Pour la première fois depuis le début, je suis pris d’une émotion particulière amplifiée par les couleurs de fin de journée.

Je me sens non seulement privilégié d’assister à ce spectacle, mais je suis également conforté dans le fait que ma place est ici en ce moment.

J’acquiers également des certitudes sur le fait que je ne peux être plus heureux qu’en montagne.

J’établis mon campement au « little Jimmy camp ». C’est la première fois qu’un campement est aussi bondé.

Aussi, je prends un peu de hauteur pour me mettre à l’écart et admirer le coucher de soleil.

J´aperçois une forme en contre-bas des pins.

Je pense que c’est un ours.

En allant manger sur une des tables de pique-nique, j’aperçois des espèces de grosses poubelles en métal qui sont en fait, soit des poubelles spéciales contre les ours soit des garde-manger pour déposer sa nourriture pour justement la protéger des ours.

Je ne dormirai que d’une oreille cette nuit…