Day 24 PCT : Faune et Flore sur le PCT - Km 654
- vincentsouverain51
- 17 mai 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 janv. 2023
14 mai 2022 - 24 mi / 38 km - D+ 1050m / D- 1750m - Total : 418 miles / 671 km
Je repars du « little Jimmy Camp » sain et sauf finalement, aucun ours n’est venu sniffer autour de ma tente. Je plaisante un peu, mais le danger de l’ours vient comme souvent de la méconnaissance des gestes essentiels, comme de laisser traîner sa nourriture. Je suis beaucoup plus rassuré maintenant que je suis ici.
Comme le dit mon copain MAC, l’ours n’est pas plus dangereux qu’un écureuil et se montre aussi sauvage. Je parle plus de l’ours noir.
Bien sûr, avec le grizzly, ce serait une autre paire de manches, mais il n’y en a pas dans ce coin.
S’il rôde, il suffit de jeter quelques pierres ou de faire du bruit.
En fait, l’ours noir a conscience qu’il n’est pas au sommet de la chaîne alimentaire, car il peut se faire dévorer par le grizzly, ce qui le rend un peu peureux et inoffensif face à l’homme.
J’ai vraiment hâte de cette rencontre, même si j’avoue, au niveau confiance, je ne serai pas sur du 100% non plus.
La certitude de cette rencontre fait l’objet d’un pari entre Chris et moi. Si je n’en vois pas, c’est 100$ dans ma poche. Elle a l’air sûre d’elle. Elle est déjà allée randonner plusieurs fois dans la Sierra et en a vu à chaque fois.
Je préfère nettement cette rencontre à 100$.
Cette 6eme section entre wrightwood et Aqua Dulce marque le début d’un changement dans la faune et la flore : nous entrons dans le territoire des ours et aussi des pumas.
Même si cette rencontre est beaucoup plus rare, certains panneaux nous avertissent.
C’est aussi un lieu de préservation de certaines espèces.
Nous sommes obligés de faire un détour aujourd’hui de quelques miles, en prenant pour la première fois une portion de route, pour laisser’ les grenouilles jaunes se reproduire tranquillement. Le PCT peut être un lieu de copulation, on m’aurait caché des choses …
Les serpents eux sont toujours bien là, les crotales mais aussi d’autres comme le King snake, que je croise aujourd’hui, et qui a la particularité sympathique de manger ses congénères, d’où son nom.
Ce qui retient mon intention également aujourd’hui sont les plantations. Après avoir commencé la journée dans une forêt de pins brûlée, je tombe sur du « poodle dog bush », traduction sympathique de buisson « caniche ».
Alors le poodle dog bush, c’est quoi ?
Ça ressemble à du cannabis, ça en a l’odeur, mais alors si vous en prenez, c’est un trip certes, mais direct à l’hôpital!
Effleurer cette plante équivaut à une traversée du désert pendant une bonne semaine avec la mauvaise pointure de pompes: ça vous cause des ampoules de la taille d’un œuf d’Autruche.
(Voir vidéo).
En fait, on trouve cette plante justement dans des coins de forêt brûlée, comme si la nocivité de l’incendie se transformait en plante et que celle-ci voulait faire payer le tribu de la raison parfois criminelle aux incendies.
Je vois aussi pour la première fois de belles fleurs comme du lupin et des bleuets avec les odeurs qui vont avec.
Une autre plante attire mon attention, elle est d’un rouge surnaturel et ressemble à un nain de jardin : c’est la «snow plant », magnifique. Je ne m’aventurerais pas à la toucher.
J’ai retenu quelques conseils sur les plantes à ne pas toucher : les rouge très vives, le poodle dog bush donc et les plantes à trois feuilles qui peuvent être du « poison oak », et qui donnent l’expression suivante : « Leaves of 3, let it be, leaves of four, eat some more »… Enfin, même les plantes à 4 feuilles, j’évite ! Ils veulent peut-être parler des trèfles à 4 feuilles.
Pour en revenir à ma 24eme journée, je passe avec certains de mes camarades les 400 miles=640 km), ce qui mérite bien une petite danse improvisée !
Le poodle dog bush c'est surtout "qui s'y frotte s'y pique" avec un risque d'urticaire qui peut couver qq jours avant de faire son apparition sans que tu puisses faire le lien car tu es sorti de sa zone de prédilection... 😈
La danse j’adore 🤣 Tu nous en diras plus sur les ours … 🐻
Au sujet de l'odeur de cannabis: le desert de Mojave -que tu vois s'etaler au nord de la chaine des San Gabriel sur laquelle tu marches en ce moment- depuis la legalisation a vu bourgeonner par centaines des serres de production de cannabis, on parle ici d'echelle industrielle. Je passe souvent du temps sur un aerodrome du cote d'El Mirage et l'odeur du cannabis y est permanente. En particulier quand La DEA ou le sheriff du coin viennent detruire au bulldozer les serres de "producteurs" qui n'ont pas de licence.
😁 C'est cool de vous voir si enjoués. Les plantes semblent vraiment surnaturelles 🤩