Day 27 PCT : Agua dulce -Km 750

17 mai 2022 - 22 mi / 35 km - D+ 1300m / D- 950m - Total : 478 miles / 767 km

Fin aujourd’hui de la 6eme section en wrightwood et Agua Dulce.

Agua Dulce, située au nord de Los Angeles, était avant une ville étape indispensable du

PCT car un couple de trail angels accueillaient tous les hikers chez eux à coup de pancakes et autres délices.

Ils ont pris leur « retraite » et Agua Dulce est l’occasion d’un déjeuner en ville car le PCT passe dans la ville.

C’est la première fois que ça arrive car généralement, nous ne faisons que du sentier et pour aller en ville se ravitailler, il faut dévier et trouver un « hitch » (autostop) ou un trail angel de la route.

L’intérêt de traverser une petite ville, c’est que ça permet de voir un peu le type d’habitations, les influences architecturales…

Nous sommes ici clairement sous influence hispanique avec des haciendas et également de belles propriétés fleuries en hauteur qui ne reflètent pas le désert alentours.

La ville est bien sûr aussi l’occasion de prendre un repas complet et d’éviter de sortir la popote.

Mes camarades et moi nous laissons séduire par la réputation fameuse d’un restaurant mexicain.

Là aussi, l’influence mexicaine de la Californie du sud est bien présente. Aussi petite que soit la ville, il y a toujours un restaurant Mexicain.

Je fais léger et prend une salade aux crevettes.

La salade composée est vraiment ce que je préfère le midi quand j’ai l’occasion de changer un peu de mes plats tout préparés. Je peux enfin remanger des légumes, des fruits et avoir de la fraîcheur en bouche. Et puis c’est de la vitamine qui me requinque pour l’après-midi. Ça se vérifiera encore aujourd’hui.

Avant cela, nous traversons le parc national de Vasquez Canyons. Pour la première fois également depuis le début, je suis au cœur d’un Canyon aux rochers abrupts qui fait directement penser aux westerns de mon enfance… et de ma vieillesse aussi 😉

En l’occurrence celui à servi de scène pour la série Zorro et aussi pour Star trek !

Je déambule dans ces gorges à la manière un peu d’un touriste mais j’évite de monter sur ce qu’ils appellent ici des « suicide rocks » !

Et puis il commence à bien cogner en cette fin de matinée.

Il est facile de se perdre dans les « allées » de ce canyon et je m’en remets à l’appli dédiée au PCT pour retrouver mon chemin et donc la ville et le restaurant mexicain.

Après le restaurant mexicain m’attend une longue portion de route, le temps de digérer, et ensuite démarre une aussi longue montée sinueuse en plein cagnard, mais bizarrement j’ai des jambes de feu, et je reprends un à un tous mes compagnons de route partis avant moi.

Mes années d’expérience de trail running me rappellent que j’ai définitivement une propension pour l’effort montant. Ca me rappelle l’utmb de l’été dernier où je me sentais très fort dans les montées et où tous ceux qui me mettaient des wagons dans les descentes me revoyaient à leur train dans les montées. Idem ici, bien qu’il n’y ait pas beaucoup de monde comme dans une course et heureusement, je ne fais que rattraper des gens.

Bien sûr, loin de moi l’idée d’aborder le PCT comme une compet’ ni même comme un défi sportif personnel, mais se sentir à l’aise et avancer à rythme régulier dans une montée de plusieurs heures à quelque chose de grisant. La principale différence que je fais, c’est que je ne m’arrête jamais sans avoir atteint le sommet.

Une fois le sommet atteint, je prends le temps et notamment d’attendre mes camarades au prochain point d’eau qui s’apparente cette fois-ci à une marre. Un oiseau vient faire trempette et un essaim d’abeilles bourdonnent autour. Mais pas le choix, il faut oser prendre cette eau, la filtrer et la boire… Un espèce de goût sulfurisé en ressort, et heureusement des bonbonnes d’eau à la fin de la descente au pied du campement du jour nous attendent et permettent de ne pas avoir eu à boire cette eau saumâtre.

Je suis arrivé au km 750 et demain, c’est une journée encore chaude qui s’annonce.