Day 28 PCT : Agua dulce- Tehachapi - alerte ours - km 786

18 mai 2022 - 24 mi / 38 km - D+ 1200m / D- 950m - Total : 502 miles / 805 km

Hier, je parlais de la forme j’avais dans la montée après Agua Dulce…

Aujourd’hui, la chaleur reprend le dessus.

Elle nous met une raclée à plus de 39 degrés dans une de ses pentes douces et régulières mais qui semble ne jamais avoir de fin avec ses lacets et « switchback ».

Je passe le joli lac de Hughes et prend ma pause matinale sur un banc très sympa à la mémoire de Bob Kimmerly, qui a créé une course de trail de 80 km assez réputée dans le coin : la Leona Divide 50. Quelques grands noms comme Scott Jurek sont inscrits au p

Palmarès d’un panneau à côté du banc.

Chose que j’ai oubliée de mentionner mais depuis Wrightwood, je suis dans la Forêt Nationale d’Angeles.

C’est après le banc que la chaleur s’intensifie. Je ne suis plus aussi vaillant qu’hier, mais je m’en sors plutôt pas mal.

Je ne pensais pas m’habituer aussi bien à la chaleur. Je m’hydrate toujours aussi bien et j’arrive à bien doser mes litres d’eau. Je porte en moyenne 2,5 L et plus si je dépasse les 20 km sans points d’eau.

Heureusement, la pause du midi se fait à l’ombre avec une table de pique nique près d’une caserne de pompier.

Je prends le temps ce midi, rien ne presse et inutile d’offrir au soleil ma peau fragile, même si je commence à sortir quelques couleurs hâlées depuis un mois. Pour un peu, je pourrai presque bronzer, imaginez le truc de dingue !

Il faut dire que depuis un mois, le soleil nous offre sa constance. J’aurais voulu filmer quelques traînées de nuages en timelapse avec ma GoPro, mais même les nuages sont rares !

L’autre particularité de la journée est cette alerte à l’ours que nous avons eu il y a quelques jours. Un ours rôde entre le mile 483 et 489, celui qui a arraché le sac de nourriture d’un randonneur.

Cela rajoute du piment à une journée déjà bien chaude et j’en fait même un objectif tout en ayant conscience des précautions d’usage : ne jamais tourner le dos à l’ursidé, m’assurer que je n’ai pas préparé une tortilla au saumon fumé et au miel… C’est marrant mais à la table de pique-nique où j’ai mangé ce midi, un hiker avait laissé du miel. Sage décision.

Ne prétendant pas régler l’affaire en balançant quelques cailloux comme le dit mon copain MAC, je reste humble mais confiant, et je pense qu’affirmer ma présence en cas de rencontre devrait suffire.

L’autre précaution bien sûr et pour la 1ere fois depuis le début, sera de trouver l’arbre réglementaire pour suspendre ma nourriture et tester par la même mon kit spécial pendaison.

Tout cela étant dit, la rencontre reste de toute façon rare.

S’il y a un truc que j’ai retenu du magnifique documentaire de Vincent Munier et de Sylvain Tesson dédié à la panthère des neiges, est que de toute façon, les animaux nous voient avant qu’on le voit.

Le monde a des oreilles, les rochers ont des yeux, La nature adore se cacher, et nous sommes observés… inconscients voire ignorants. Nous ne sommes pas seuls…

Nous établissons le camp au mile 487, et nous verrons bien si l’ours daigne se montrer. Par contre, aucun arbre a l’horizon… ooopss !