Day 49 PCT : col de Kearsage et de Glen - lacs de Rae - Km 1277

8 mai 2022 : 14 mi / 23 km - D+ 1300m / D- 900m - Total : 845 miles / 1359 km

Aujourd’hui, je dois prendre le plus grand détour du PCT pour revenir sur le PCT de Bishop.

Je dois de nouveau emprunter le col de Kearsage mais en montant.

C’était une appréhension car nous l’avions descendu 2 jours avant. Mais ça a été. Le fraîcheur du repos a parlé et puis dans la montée je re croise plein de têtes familières que je n’avais pas vu depuis longtemps : Fry, Veronica qui a un trail name désormais « feels », Powerplant et knuckles, Head first… on

Fry me donne des nouvelles de Florida Chris qui s’appelle maintenant Squirel Daddy car il a recueilli un petit écureuil mal en point.

Ça fait du bien de revoir tous ces visages. Le fait de les voir arriver à Bishop me fait prendre du recul sur ma propre aventure et sur le chemin déjà accompli jusque là. Je suis également très heureux qu’ils aient réussi à faire le même chemin. Cela a quelque chose de rassurant.

Ça compte car en avançant, on entend parler de ceux qui abandonnent ou ceux dont on devine qu’ils ne pourront pas aller au bout pour diverses raisons. Il y a ceux qui arrêtent assez tôt car ils se rendent compte qu’ils ont mieux à faire pendant 5 ou 6 mois (ils sont rares), ceux qui sous-estiment l’investissement en distance et qui soit physiquement ou mentalement se rendent compte qu’ils ne pourront pas aller au bout. Si au début on peut se permettre une 20aine de km par jour et des journées off pour se reposer, il y a définitivement un cap à franchir qui d’ailleurs vient assez naturellement au bout de quelques semaines.

Il faut mettre les Sierras un peu à part car comme toutes montagnes, elles sont exigeantes (altitude, terrain technique, poids du sac à cause de la Bear can !). Mais sinon, il faut arriver à faire une 30 aine de km minimum par jour. Même dans les Sierras, j’arrive à 35 en moyenne. La contrainte du kilométrage est liée à la fenêtre météo pour finir le PCT en septembre ou maxi début octobre, et également liée au visa pour les étrangers (6 mois maxi).

Il y a ceux évidemment qui se blessent. La cause principale d’accident est la chute. Viennent ensuite des cas liées à l’altitude comme l’embolie pulmonaire (une fille est décédée hélas il y a quelques jours au col de Forrester).

Les accidents liés aux rencontres fortuites avec les animaux sont quasiment nuls. Tant mieux, une raison de plus pour ne pas avoir peur des ours.

Cette journée de reprise marque l’entame d’une série de 7 cols en 7 journées.

Mon objectif est d’atteindre Mammoth Lakes dans 7 jours et de passer ces 7 cols sans dégâts et en prenant le maximum de plaisir. Ça ne devrait pas difficile pour le plaisir car la montagne et particulièrement grimper est ce que je préfère.

Il faut donc dans un premier temps, remonter le col de Kearsage pour ensuite rejoindre le PCT et puis passer le col de Glen.

Cela donne de nouveau l’occasion d’admirer ce magnifique lac de Kearsage.

Une fois le PCT rejoint, je me dirige donc vers le col de Glen. Celui est à 3640m. J’ai 700m de dénivelé à faire mais ça passe relativement bien. Il ne représente pas de grandes difficultés.

Dans la descente, quelques névés mais la récompense par la découverte des lacs de Rae où je camperai ce soir est à la hauteur de l’effort.

Dès que j’ai la possibilité de déjeuner ou de camper près d’un lac, je le fais. C’est mon hôtel 5 étoiles à moi.

Imaginez, même pas besoin de lever la tête pour voir les montagnes et le ciel. Ils se reflètent dans l’eau paisible.

Je me mets le plus proche possible de l’eau, tout en respectant les règles du PCT, à savoir 30 m minimum et sur une zone où il n’y a pas de végétation.

C’est aussi le bon sens qui prévaut car dormir près d’une surface d’eau est souvent synonyme de froid et d’humidité au petit matin.