Day 66 PCT : Echo Lake - aloha lake - Km 1782

25 juin 2022 : 17 mi / 27 km - D+ 1100m / D- 700m - Total : 1169 miles / 1879 km

Même si officiellement je suis encore dans les Sierras jusque Belden, j’entame la partie nord de la Californie ce matin en quittant le lac Tahoe.

Pour autant, j’ai un peu de mal à repartir, et je traîne un peu des pieds pour tout avouer.

J’y vois 3 raisons : d’une, j’avais, je pense, envie d’y rester un jour complet et après avoir hésité je suis finalement reparti.

Deux, je pense que j’ai un peu le mal du pays pour la première fois depuis le début. Plusieurs petites choses du quotidien me manquent d’un seul coup.

Et enfin, mes filles me manquent.

D’habitude, après la pause en ville, j’ai tout le temps hâte de reprendre le PCT mais là, j’ai mes pensées à la maison.

J’arrive à Echo Lake où un ranger vérifie si j’ai mon permis et me pose des questions principalement sur mon équipement au regard des ours.

La beauté d’Echo Lake remonte un peu le moral.

Mais un orage puis la pluie viennent ternir un peu le paysage. Il y a même de la grêle sur le sol tandis que j’arrive au sommet, mais par chance j’y ai échappé.

Après, le lac Echo et la pluie, je tombe sur un enchaînement de plusieurs lacs appelés Aloha Lakes. Le paysage est complètement différent, un peu plus décharné , plus « blanc » avec ses rochers.

Distrait par la vue du paysage, je m’embarque sur le mauvais chemin et après’ une bonne heure à déambuler dans des pierres et des souches d’arbres, je retrouve à nouveau sur le PCT.

Je passe le marqueur des 1100 miles mais mon attention est portée sur mon sac qui vient d’émettre un petit craquement et me déséquilibre légèrement.

En l’enlevant, je m’aperçois que c’est une des lanières de mon système pour arquer mon sac qui a lâché.

Je peux m’en passer mais du coup mon sac a tendance à porter sur mes épaules et à moins repartir le poids sur les hanches.

Je verrai bien et je ferai une réparation s’il faut.

Dans la descente je rencontre une allemande « Rocket » et un américain « troubadour « . Je suis rassuré car, en cette fin de journée, j’avais l’impression d’être le dernier homme sur terre. Et le fait de passer quelques névés difficiles à 3 est plus facile.

Je retrouve mes compagnons de route dans un campement à l’entrée de ce qui s’appelle « Desolation Wilderness ». Desolation est réputé pour les ours !

Un ours rôdeur est même annoncé. Alors, peut-être que est ce le moment…