Day 67 PCT : Desolation Wilderness - Barker pass - Km 1828

26 juin 2022 : 28 mi / 45 km - D+ 1150m / D- 1450m - Total : 1197 miles / 1924 km

Le plus dur dans l’accumulation de l’effort et des journées de marche, n’est pas tant l’accumulation des km. Je me fais très bien à cette évolution de 25 à 30 km, puis à 35 environ par jour qui est resté longtemps la moyenne par journée.

Actuellement je suis plus près des 40/42 kms avec aujourd’hui une étape à 45 km.

Le plus dur est l’accumulation du dénivelé, qu’il soit positif ou négatif. Il n’y a pas d’étape à moins de 1200 m de dénivelé.

Je ne rechigne pas et je suis plutôt du style grimpeur et c’est ce que je préfère, mais là je commence à saturer un peu. Je rêve d’une étape plate comme transition. On m’avait dit, « tu verras dans la Californie du nord, tu vas t’embêter un peu, c’est le retour au désert et au plat ». Alors je ne suis qu’au début mais c’est tout sauf monotone et plat. Alors bien sûr l’accumulation des kilomètres n’aide pas.

Aujourd’hui illustre bien cette accumulation de dénivelé et la fatigue induite.

A la base deux petits cols à se mettre sous le dent, mais derrière, c’est une marche longue de 7 kms qui m’ attend sur une crête dont le sommet est une station de ski.

Marcher sur une crête est très joli, mais ça monte graduellement et sournoisement et quand c’est en fin de journée, ça devient interminable. J’avais déjà ressenti ça dans Sonora pass.

Ça me fait penser au Sud. Il est faux de croire que parce que c’est le désert, c’est la morne platitude.

Même dans le Sud, j’avais des moyennes de 1000m, alors certes c’était plus doux et plus dilué dans la journée.

Au final, je crois que je n’ai jamais eu d’étape plate, et j’aspire à ça en ce moment.

On nous annonce l’Oregon comme plat et long. J’ai hâte de voir ça mais quelque chose me dit ça ne sera pas vraiment le cas.

Je crois que je n’étais pas loin de voir un ours aujourd’hui. Déjà dans le campement de la veille, on nous annonçait un fouineur…

Aujourd’hui, à l’approche de Bear Lake justement, j’ai vu les buissons bouger après avoir entendu un bruit. J’ai lâché mon sac et je suis remonté dans les buissons, mais rien.

Je me disais qu’a l’approche du lac « ours », il serait approprié d’en voir un, mais non seulement pas d’ours, mais en plus pas de lac. C’était « juste » une creek. Je me demande encore pourquoi ça s’appelle « Bear Lake ».

Mais c’est juste ce qu' il faut pour passer la pause du midi avec la petite sieste qui va bien.

Les américains se moquent gentiment de mes pauses avec sieste comprise.

C’est une tradition que les français aiment perpétuer sur le PCT. Quand je suis avec Gaspard et Flo, ça peut aller jusqu’à 1h sieste.

Nous sommes donc raillés par les locaux qui eux, font des pauses assez courtes.

Ils mangent, ils boivent et ils repartent aussi sec.

Impossible pour moi. Rien que pour le temps de la digestion. Si je repars tout de suite, il y a un effet direct sur mon hydratation et je dois boire des litres d’eau que je ne peux pas porter.

La journée se passe donc dans un décor de moyenne montagne très vert, sans lacs et sans ours. Mais avec du dénivelé donc et le retour des serpents. J’ai aperçu une couleuvre qui traversait mon chemin tranquillement.

C’est marrant je continue à voir le changement entre les sierras et la partie nord de la Californie.

Le seul lac que je vois aujourd’hui est le lac Tahoe de loin. Nous sommes arrivés au bout du lac dans lequel je me baignais il y a deux jours. Il est très impressionnant.

La perspective avec laquelle je l’aperçois de loin donne l’impression qu il se renverse.

D’ailleurs au 1er coup d’œil, je n’étais pas sur que c’était un lac.

Arrivée au campement où quelques moustiques imposent le port du filet.

de mon côté, je fais un peu de résistance.

J’arrive à les supporter.