Day 70 PCT : Sierra City - Km 1943

29 juin 2022 : 20 mi / 33 km - D+ 1050m / D- 1200m - Total : 1269 miles / 2041 km

Journée a priori tranquille, 13 km de descente jusque Sierra City, petite bourgade de quelques âmes avec une poste, 1 restaurant, 1 camping et 1 épicerie.

J’ai fait envoyer par Geraldine, mon 2eme colis à Sierra city, pour récupérer mon traitement médical mensuel, et pour de la nourriture.

Je savais que le grocery store de Sierra city avait la main légère sur les prix.

Et pour preuve, en arrivant je prends un coca et une glace et je me prends 12 dollars dans les gencives.

La journée est placée sous le signe des annecdotes :

D’abord, pour faire les 1,4 miles du PCT à Sierra city, nous tentons le stop dans une descente où les voitures roulent à 100 à l’heure!

Par chance la femme de Walter White s’arrête. Pour les fans de breaking bad, Walter White est le personnage principal de la série. C’est un homonyme bien sûr mais son mari entretient un peu la ressemblance. Sa femme nous montre des photos. Je lui demande avant d’entrer si sa voiture contient de la meth, je n’ai pas envie de finir mon PCT en taule 😉 je risque de tomber sur son mari, c’est un hiker qui est à 1 ou 2 jours de moi.

Dans la série donc annecdotes, en arrivant à Sierra city, j’apprends qu’il y a une coupure d’électricité dans toute la ville à cause d’un incendie pas très loin. A cause de cette panne, La Poste est fermée. Je commence à me demander comment je vais récupérer mon colis. Je me pointe tout de même au guichet à 10h et heureusement une femme arrive. Je lui explique l’importance de récupérer mon colis et elle m’ouvre. Soulagement! Finalement le courant revient et la vie de cette petite ville reprend tout doucement.

L’épicerie fait aussi vente de plat à emporter.

Je me pointe pour commander une spécialité américaine : le breakfast burrito et fais la connaissance de JB, cuisinier toulousain ! Je trouve ça incroyable de tomber sur un français qui bosse dans une petite ville comme ça.

Je parle un peu avec JB qui me prépare un burrito aux petits oignons.

Bon en fait le breakfast burrito, c’est un peu le Fouzitout. En gros, on fourre dans un burrito tout ce qui fait office de petit dej : des œufs, de la saucisse, des oignons, des tomates, du fromage fondu, et de la sauce piquante que je fais enlever. C’est tellement trop et un peu étouffe-chrétien que je mets quiconque au défi de retrouver tous les ingrédients… Enfin les ingrédients tout court !

Je retrouve Clémentine, une française de PEISEY-NANCROIX sur le côté du grocery store où les hikers traînent.

Après ce petit-déjeuner copieux, je décide d’aller digérer et de faire une sieste à l’ombre des chênes.

Je pensais que cette journee allait être a priori tranquille, sauf que je n’ai pas regardé le profil de ce qui arrive l’après-midi : 1000m de dénivelé positif sec, d’un coup comme ça,

sans prévenir… Après un burrito de cowboy affamé, ça risque de brûler les cuisseaux.

Autant ne pas retarder trop longtemps l’échéance et cogiter autour de cette montée. Après avoir obtenu un « hitch » sans à peine tendre le pouce, j’attaque cette montée, que j’aurais pu maudire car en heurtant un rocher, j’explose littéralement ma chaussure droite en deux.

Malgré tout, je trouve cette pente graduelle dans des genévriers (excusez mon manque de culture florale locale mais quand je ne connais pas le nom des plantes basses, je les appelle des genévriers, ça passe bien en général et certaines personnes de toute façon ne lisent pas ce qui est entre parenthèses) très agréable.

Je suis aux aguets pour le marqueur des 1200 miles qui, une fois repéré, me donne l’occasion d’une célébration avec mes orteils laissés à l’air libre par le trou béant de ma chaussure trouée.

Je vais, pour la 1ere fois, pouvoir mettre mon ruban adhésif à l’œuvre d’une réparation qui durera ce qu’elle durera.

J’attends d’être arrivé au campement, qui ce soir n’est pas juste un emplacement mais un campground, le Pack Saddle.

C’est un peu entre l’emplacement de base qui se reconnaît à sa surface à peu près lisse et ses pierres qui servent à planter les piquets, et le camping, avec des tables de pique-nique et des toilettes.

Les campgrounds restent rares sur le PCT.