Day 73 PCT : Quincy - Km 2058

2 juillet 2022 : 12 mi / 19 km - D+ 700m / D- 500m - Total : 1341 miles / 2158 km

Plus petite distance pour arriver à la route et rejoindre la ville étape du jour, Quincy.

En fait, j’ai fait le maximum hier soir pour arriver le plus près possible de la bifurcation pour aller à Quincy et me trouver des chaussures afin d’éviter une nouvelle journée les doigts de pieds à l’air et le risque de me faire une blessure grave.

Il n’y a donc que 700m pour arriver à la route et faire du stop jusqu’à Quincy, qui se trouve à 12 miles.

Par contre, le stop s’avère très compliqué. La route qui part d’un lac est peu empruntée. On est samedi matin et il est 7h.

Nous retrouvons un anglais, Dan, que nous croisons régulièrement depuis un certain temps. Dan a déjà fait le PCT et le CDT. Son sac est vraiment très léger et il avance vite.

Quand je me retrouve avec le groupe pour faire du stop, Chris fait le job. L’auto-stop reste un truc un peu sexiste, ou quand il y’a une fille, c’est un peu plus facile

Enfin là, ça marche moyen car peu de voitures passent et quand il y en a, elles ne s’arrêtent pas.

Finalement au bout de 2h, un couple un peu âgé s’arrête et nous emmène à Quincy.

Ce n’est pas le coffre que je prends cette fois ci mais le coffre du pick-up.

Le couple devait nous déposer près de Quincy mais finalement nous dépose non seulement à Quincy mais pile devant le meilleur resto de la ville pour le petit-déjeuner : le Morning Thunder : le meilleur breakfast que j’ai eu depuis le début : au menu, omelette au saumon fumé avec des épinards, un smoothie aux fruits, un café, un muffin et un énorme pancake aux baies.

Dur de repartir de cet endroit mais je suis en mission: me trouver des chaussures de randonnée.

Il y a un magasin de sport à quelques blocs, mais hélas, il est fermé. Je commence à imaginer plusieurs scenarii ….  Essayer d’appeler  la poste et me faire avancer mes chaussures qui m’attendent à Castella (dans 11 jours environ) mais avec la fête nationale qui arrive, ça va être difficile d’être dans les temps, trouver des chaussures dans une hiker box, acheter du chatterton et faire un bandage à mes chaussures tous les jours ! Je fais ça depuis 3 jours mais ça tient le temps d’une matinée.

Finalement, je me rends dans une friperie qui vend des habits d’occasion et je trouve une paire de baskets sportswear New balance au prix imbattable de 4$80. La semelle est plate mais ce sera toujours mieux que mes chaussures éventrées. Je tente ma chance et on verra bien.

C’est déjà bien d’avoir trouvé ma taille.

Voilà donc pour l’anecdote du jour.

Après le ravito chez Safeway, nous reprenons la route, enfin le stop. Nous faisons les choses bien avec un panneau cette fois ci.

L’effet est immédiat, un gars qui porte le trail name de Space panda, propose de nous ramener. Il est très sympa avec son chien Cora.

La reprise est dure, il fait chaud et le sac est de nouveau rempli pour 5 jours d’autonomie.

Surtout que j’attaque direct par une pente de 500m de dénivelé.

Je laisse tout le monde partir devant et prend le temps de filmer quelques papillons et au sommet je m’arrête devant le Silver Lake, stupéfait de sa ressemblance avec notre hexagone. Il y a même, pour la Région parisienne une petite île au milieu, l’île de France donc !

C’est peut être un signe qui m’appelle à retourner en France … Noooo ! Pas maintenant. Cela dit, c’est marrant car justement depuis quelques jours mon pays me manque. L’occasion de faire le tour de ce qui manque le plus : mes 3 filles évidemment, mon chien, une bonne rigolade avec mes potes, du fromage, du saucisson et une bonne bière qui dépasse les 2% …

Je continue d’avancer dans des forêts brûlées par un incendie ravageur datant de l’été dernier.

Cette fois, c’est vraiment très impressionnant, car il ne reste plus grand chose des arbres, calcinés jusque dans le cœur de leur tronc. Souvent, on voit la couche blanche du bois brut après que l’écorce soit complètement tombée. On dirait comme la chair d’une personne brûlée après que la peau se soit enlevée.

Même la terre est brûlée et couverte de cendres.

Le grand paradoxe de ces immensités calcinées, c’est ce qu’on peut malgré tout faire du feu si on veut. Il suffit d’avoir le permis. Je l’ai rempli avant de partir mais quand on voit les questions qu’ils posent, même un nouveau né pourrait l’obtenir.