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Day 82 PCT : Squaw Valley Creek - Mont Shasta - Km 2410

  • vincentsouverain51
  • 15 sept. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 janv. 2023

11 juillet 2022 : 21 mi / 34 km - D+ 900m / D- 950m - Total : 1565 miles / 2516 km



Je me réveille en me demandant qui a bien pu faire ce bruit toute la nuit, le bruit de quelqu’un qui fouille dans un sac dans lequel il y aurait en plus une couverture de survie, car c’est le bruit le plus pénible aux oreilles.

J’interroge mes compagnons de route, personne n’a eu une soudaine envie pendant la nuit de déranger ses camarades. En même temps logique… Par contre, Hide N Seek a vu un ours sur le chemin ce matin ! Le voilà le malotru !

Après avoir fait l’effort hier de terminer la journée avec une montée de 800m de D+, la récompense du jour est un long arrêt à la Squaw Valley creek où l’on peut se baigner et même sauter des rochers.

J’ai des restes d’adolescence ou au mieux d’adulescence qui me pressent à rejoindre cette « creek ».

Il y a un fameux dicton sur le chemin : « the mountains are calling, I must go » auquel j’adhère pleinement mais il s’applique très bien aux « rivers » et aux « rock jumping » me concernant !



Le temps passe relativement vite ce matin. Je tombe sur un gars avec qui je « leapfrog » depuis quelques jours, c’est-à-dire que l’on ne fait que de se dépasser à tour du rôle. Nous venons de nous rendre compte après quelques jours à parler anglais que nous parlions la même langue. Thierry vient de la Suisse Romande. Il semble heureux de pouvoir parler français. Visiblement, ça fait longtemps pour lui. C’est vrai que je pensais rencontrer plus de francophones que ça.

Du coup, nous passons une bonne partie de la matinée à discuter.

Thierry est un des rares qui n’a pas encore de trail name. Il ne souhaite pas vraiment en avoir. C’est marrant, j’ai remarqué que parmi la communauté française ou de langue française, le trail name était assez insignifiant.

Sans aller jusqu’à la ré appropriation d’une identité, je me prête facilement à ce jeu et je dirais même que c’est assez important pour moi car c’est un signe de reconnaissance et surtout cela raconte une histoire, souvent drôle, qui souligne un trait de notre personnalité.

Thierry poursuit son chemin une fois arrivés à la squaw valley creek. De mon coté, je m’octroie cette pause baignade tant espérée.


Je retrouve Hide N seek et Pirate au sommet d’un coin idéal pour se baigner et sauter.

Nous avons une longue hésitation avant de rentrer dans cette eau froide mais il fait tellement chaud que ce n’est qu’une question de temps avant de plonger.

Ces moments de baignade, bien que toujours trop courts et pressés par le retour sur le chemin à terme sont mes moments préférés sur le PCT, avec la pause déjeuner du midi.

Là, ce sont les deux au même endroit.

Pirate, qui tient à faire vivre son trail name, utilise une liane pour se jeter dans l’eau. Je me contente de plonger dans une eau dont le froid en effet vous pétrifie le temps de ressortir la tête de l’eau.

Hide N Seek a déjà dépassé ce stade et nage comme si nous étions dans les eaux d’une île exotique.




Je prends le temps de déjeuner, appuyé contre un gros rocher, et n’ai pas d’états d’âme à faire la sieste sur un rocher un peu instable à l’ombre alors que les autres s’en vont.

Je me réveille seul après une demi-heure et repique une tête avant de repartir.

Derrière cette longue et salutaire pause, je reprends le chemin dans une longue montée en direction de Castella, que j’atteindrai

normalement demain matin.

C’est une nouvelle montée qui m’attends désormais, et les bienfaits d’une eau très fraîche sont déjà estompés au bout de quelques  centaines de mètres grimpés.

Depuis mon problème de photos perdues, je n’arrive pas à retrouver mon rythme habituel, mais la vue du Mont Shasta me revigore.

Physiquement, je suis en pleine forme, sûrement ma meilleure forme depuis le début. Si ce n’était pas pour cette histoire de photos perdues qui me mine encore, je gambaderais tel Laura Ingalls dans les pentes de cette Californie du Nord.

Je retrouve toutefois ma détermination en longeant le Mont Shasta et rien ne m’empêchera d’atteindre mon objectif.

J’arrive bientôt à la barrière significative des 1500 miles, juste avant Castella, et le Mont Shasta, qui a un petit air du Mont Fuji, me donne le tempo. Je sais que je vais le contourner pendant plusieurs semaines et qu’au nord se situe l’Oregon.

Les perspectives sont radieuses.




 
 
 

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