Day 88 PCT : Marble Mountain Wilderness - Klamath National Forest - Km 2654
- vincentsouverain51
- 5 oct. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 janv. 2023
17 juillet 2022 : 35 mi / 56 km - D+ 1450m / D- 2800m - Total : 1721 miles / 2768 km

Je quitte le Fisher Lake ce matin avec comme d’habitude de belles couleurs qui se reflètent sur le lac que je découvre de jour.


Par contre, pas de signe de mes fellow hikers Hide N’ Seek, Sweeper & Pirate. Ils ont dû décoller de bonne heure ce matin.
Après avoir quitté la dernière ville de Californie hier, je me dirige vers Seiad Valley qui est le tout dernier point d’étape avant l’Oregon où se trouvent un camping, une petite épicerie et le Seiad Café où l’on peut prendre un petit-dej copieux et tester un enième challenge sur le PCT : le pancake Challenge consistent et consistant en l’engloutissement de 5 pancakes d’environ 30 cm de largeur et de 3 cm d’épaisseur chacun pour un poids total de presque 4 kilos.
Et comme si vous n’aviez pas là une définition assez claire du mot « orgie gastronomique », on vous fixe une limite de 2 heures !!
C’est un peu comme la Barkley pour le trail running : y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes …
2 types, paraît-il, ont réussi ce challenge! Ils ont fini le PCT héliportés et avec une hyperglycémie les rendant éligibles à la nouvelle pub pour les pneus Michelin reléguant Bibendum au rang des maigrelets !!
J’arriverai à Seiad Valley demain matin normalement.



Aujourd’hui fait partie de ces journées où je ne croise quasiment personne, sauf de manière répétée un jeune randonneur de République tchèque qui se fait appeler « Chicken ».
Je profite donc de cet espace tout offert à moi, à savoir la Forêt Nationale de Klamath avec sa chaîne de marbre, ses Erigeron Peregrinus (herbacée vivace violette), et ses cervidés qu’on ne compte plus.


Quel luxe de pouvoir se dire qu’on voit plus de cerfs, de chevreuils et de biches dans leur milieu naturel que d’hommes dans une seule journée !
Qui peut s’enorgueillir de ça à la fin de sa journée et en ressortir avec une très grande richesse ? Un cerviculteur sûrement. Et encore…
Je continue de bien avancer et suis surpris de ne pas voir mes compagnons de route. Ont-ils la forme des grands jours qui ne permet pas de les rejoindre ou sont-ils, après tout, derrière moi ?
Le doute me saisit alors que je reste persuadé qu’ils sont devant. Je parviens, dans le peu de réseau capté, à recevoir un message de Sweeper qui parle d’un campement et d’une « dirt road » au kilomètre 2640. Je vais aller jusque là et verrai bien.
Arrivé à ce point là, toujours personne, mise à part la tente de Clémentine qui semble déjà endormie, et je me dis qu’ils ont dû pousser jusqu’à Grider Creek.
Cela implique encore une 12aine de km. Poussé par la curiosité et comme je tiens une bonne forme aujourd’hui, je décide de continuer.
Le reste du chemin longe la Creek de Grider. Je croise « Crime Scene », un quadragénaire un peu foutraque et qui se distingue par des habits dont l’usure fait penser qu’il est installé sur le PCT depuis des décennies.
J’espère que j’aurais l’occasion de lui demander l’origine de son trail name. Alors que la nuit commence à tomber, c’est peut être bien que je sache si je dois m’inquiéter.
Pour l’heure, nous filons vers le campement.
Le chemin commence à se faire long et je compte péniblement les derniers kilomètres.



En arrivant à la creek, je tombe sur Duck qui m’informe qu’il a vu ma famille de trail derrière nous. En fait, alors que je les pensais toute la journée devant, ils étaient en réalité derrière.
Et finalement en marchant vite et en avançant de 12 Km, je n’ai fait que creuser l’écart.
Je partage le campement avec Duck, Skippy, Tinkerbell et Crime Scene.
Son nom vient du fait que sur une randonnée précédente, à force d’avoir les chaussures usées, la plante des pieds s’est mise à saigner et que derrière lui, il laissait des traces de pieds. Des enfants qui l’avaient alors croisés, effrayés dans un premier temps, lui ont fait remarqué que c’était comme sur une scène de crime. Un bon gars finalement, juste un peu rétif à changer sa paire de chaussures. C’est encore le cas là puisqu’il se traîne une chaussure complètement ouverte à la semelle. Un poil maso quand même.

Olala, que de challenges sur la PCT, dommage pour celui du pancake, il faudra revenir!